Quelles sont les conséquences de l'énuresie?

30/10/2015 16:16

L'énurésie peut avoir d'importantes répercussions sur la vie affective, sociale et scolaire de l'enfant. Parfois vécu comme un tabou, le pipi au lit peut conduire à l'isolement et, à l'extrême, à l'exclusion sociale. L'énurésie a longtemps été banalisée par les médecins qui adoptaient souvent une attitude attentiste (« ça passera avec l'âge »). Depuis plusieurs années, les pratiques ont évolué et l'énurésie a fait l'objet d'études et de recommandations destinées à optimiser sa prise en charge et à limiter ses répercussions sur la vie de l'enfant. Ces répercussions psychosociales de l'énurésie ont été mises en évidence par plusieurs études, notamment une enquête menées en 2007 auprès d'environ 6 500 enfants énurétiques âgés de six à quatorze ans (comparés à une population d'enfants témoins) et de leurs parents.

La majorité des parents (86 %) déclaraient être gênés par le fait que leur enfant était énurétique et 44 % d'entre eux disaient avoir un sentiment de culpabilité vis-à-vis de l'énurésie de leur enfant. Certains parents, notamment ceux d'adolescents, se déclaraient résignés face à l'énurésie (33 % des parents d'adolescents et 16 % des parents d'enfants de six à dix ans). Côté enfants, 80 % déclaraient être gênés par leur énurésie et près des deux tiers (63%) avouaient n'avoir jamais parlé de leur problème à leurs amis. Comparativement à la population d'enfants témoins, les enfants énurétiques ont été décrits par leurs parents comme plus anxieux, plus tristes, plus réservés et plus agités. 13 % d'entre eux disaient avoir déjà refusé de participer à un séjour en collectivité (7 % chez les enfants témoins). Dormir chez un ami ou partir en voyage sont ainsi des activités que beaucoup d'enfants énurétiques s'interdisent. Globalement, dans cette enquête, plus d'un tiers des parents pensaient que l'énurésie avait un impact sur la vie sociale de leur enfant (45 %) ou sur son comportement (36 %). L'impact sur la vie sociale était plus marqué encore pour les adolescents (onze-quatorze ans)

Malgré une certaine tendance à minimiser le problème et à considérer qu'il passera tout seul (pour 59 % des parents de cette enquête), la majorité des parents (82 %) en ont parlé à leur médecin. Dans près de la moitié des cas cette consultation médicale pour énurésie a eu lieu avant que l'enfant ait cinq ans, alors même que, par définition, on ne parle pas d'énurésie avant cet âge. Or la prise en charge de l'énurésie nécessite que l'enfant soit capable de s'impliquer dans son traitement, ce qui est rarement le cas avant l'âge de six ans.

source: figar

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